lundi 26 novembre 2012

Costco

13 :26 – Stationnement des Promenades, proche du Costco.

On se stationne. On regarde autour, tout est calme. Il y a le bruit des voitures qui passent dans l'arrière-plan. Soudain, une alarme de voiture se met en marche : «BIP»  «BIP» «BIP»  «BIP». Le son répétitif fini par s'arrêter. Il y a peu d'humains dans le parking. Un «pick-up»  passe devant nous, conduit par un monsieur obèse. Une voiture démarre à proximité. Mise à part de cela, il y a aucun mouvement dans le stationnement.

Alexandre dit : « J’me demande, si on prenait le restant de gaz dans tous les chars ici, jusqu’où on pourrait rouler? »
Presque une voiture sur deux est une VUS.

On déambule dans le stationnement, se dirigeant tranquillement vers le Costco, on entre à l'intérieur.



Dans le hall d'entrée, nous observons les gens qui entrent au Costco avec un panier vide, et en sortir avec une panier rempli. À l'entrée, un agent du Costco vérifie les cartes de membres, alors qu'à la sortie, deux d'entres eux vérifient les factures. Le rituel se répète sans cesse, presque sans d’interruption, comme une fourmilière. On entre… On sort… On entre… On sort…

Mini-Wheats. Papier d’emballage. Boisson gazeuse. 

Il y des bancs rouge en acier dans la salle. On est assis sur l'un d'eux. De nombreuses vieilles personnes, certaines avec bonbonnes d'oxygène, sont assises sur ces bancs et regardent passivement les gens transiter. Les conversations sont nombreuses, mais largement inaudible en raison du mouvement constant. Une vieille femme, habillée de manière sportive, une canne l’aidant à marcher, sort avec seulement un gros bouquet de fleurs, un sourire aux lèvres.


Papiers de toilettes. Soupe Campbell. Coors Light. Détergent. Trois caisses de Heineken.

Un homme chauve sort avec une caisse de bière. Un autre homme sort avec une crème glacée. Un couple de personnes âgées sort avec un chariot empiler de caisses de bières.

Budweiser. Dole. Heineken. Molson. Papier toilette.

Un vieil homme avec une bouteille d’eau en plastique vide dans les mains est assis au bout du banc, proche de la porte. Il observe depuis tantôt.

Bouteilles en plastiques colorées. Coors Light. Tide. Perrier. Orange Crush.

On entend les roues de chariot qui tournent et grincent, et le son de métal-contre-métal.

Huit têtes de laitue. Deux gros pains blancs. Un sac de pharmacie. Papier toilette.

Un vieil homme portant la veste rouge et l’identification d’un employé du Costco s’assoie juste à l’extérieur de la porte, sur un banc, aux côtés d’un autre vieil homme qui tient sa marchette devant lui. Ils parlent en riant. L’homme avec la veste tient un calepin sur ses genoux. « Allô mon beau garçon » lance-t-il à un passant anonyme.


120 Coors Light. Coca-Cola. Ruffles. Tropicana. Jus de canneberges. Tide.

Un groupe de plusieurs jeunes sortent avec un chariot rempli de vêtements.

500 couches. Orville. Tropicana. Stella Artois. Corona. Scotties.

Une femme avec un chariot rempli de papier toilette, mouchoirs, et serviettes en papier s’assoit sur le banc. Elle se lève, fouille ses poches, trouve ses clés, et quitte.

Petits faux arbres illuminés. Alexander Keith. Huit têtes de laitue. Six laits soya.

Toc-toc-toc, le bruit des pas.

La Parisienne. Stella Artois. Coors Light. Coca-Cola. Deux douzaines de petits pains. Bud Light. Quaker Oats. Lays.

Vingt-quatre cannes de Orange Crush
Douzaine de pamplemousse.
Huit têtes de laitue.
Deux livres de carottes.
Une caisse Budweiser.

…Il est temps de s’infiltrer au sein de la fourmilière.

Tout est grand format. De grosses télévisions HD attirent le regard dès les premiers pas à l’intérieur du magasin. Une allée est dédiée aux contenants de noix grand format. Un peu plus loin, des monticules de DVDs ont une place d’honneur au milieu de la salle.

Les conversations sont constantes mais en mouvement. On vient et on part dans les allées, de manière presque automatique. On y retrouve toutes sortes de gens: habillés malpropre, qui parle le patois du secteur Gatineau, des femmes avec le visage beurrée de maquillage, ainsi que le type fonctionnaire, bien habillé mais sans être glamour.

De grands espaces sont réservés pour la nourriture en grand format. On approche la viande pour photographier un trois kilos de viande hachée. Le boucher ouvre sa fenêtre et nous demande pourquoi on prend des photos. On ne lui répond pas directement. Il demande encore, plus brusquement. Alexandre répond qu’on fait un projet universitaire.

Le boucher demande si on a demandé la permission. Nous répondons que non. Il dit que c’est le privilège de Costco, qu’on ne peut pas faire ça. Alexandre lui demande comment il ne pourrait pas avoir le droit d’avoir son téléphone dans sa main. Alexandre et Nicolas s’éloignent. Maija s’obstine avec le boucher, lui annonçant qu’elle prend en note ce qu’il a dit. Elle ajoute ironiquement qu’elle espère que ce n’est pas aussi du privilège du Costco. Il lui demande s’ils sont membres. 

Alors que Maija prend en note l’interaction, le boucher offusqué demande au boulanger d’appeler un gérant, parce que « ils prennent des photos partout! ». Le boulanger appelle le nom d’une personne, mais personne ne vient. Au grand déplaisir de Maija, le boucher ferme la fenêtre et s’éloigne avant qu’elle puisse lui demander pourquoi le privilège Costco lui importe tant.

Accotés contre des gros formats de gâteaux dont l'apparence nous dégoûtent, nous discutons de l’incident de la viande. On déambule vers le reste du magasin, passant par les gros formats de jus.  Une femme qui offre des essaies de fruits congelés attire l’attention de Maija. Sur le sac, c’est écrit « Superfruits ». Elle s’approche et demande à la femme derrière le comptoir pourquoi les fruits sont si supers. « Ben, ça ramène l’été, en plein hiver. » « Ça vient d’où, de la Californie? » L’employé regarde. « Oui, justement! Mais, c’est congeler à Laval! » Maija essaie les fruits, concluent qu’ils ne sont pas si super. Durant ce temps, l’employée continue son texte de vente appris par cœur. « que ferions-nous sans la Californie! » Maija lui envoie d’un ton sardonique. « Oui… Mais on a même pas besoin d’y aller maintenant! ».
     
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